Lundi 8 avril, le Premier Ministre Edouard Philippe a présenté un premier bilan du Grand Débat National après plusieurs mois de consultation. A l’arrivée, pas de grande surprise dans les résultats. Si l’on ne s’attendait à rien de particulier tant le scénario semblait écrit à l’avance, on ne peut s’empêcher d’être quand même déçu.
Avant la crise des Gilets jaunes, Emmanuel Macron et le Gouvernement nous disaient : « il faut baisser la dépense publique et les impôts », après les Gilets jaunes rien n’a véritablement changé puisqu’ils nous disent « il faut baisser la dépense publique et les impôts ». Autrement dit, l’exécutif se sert du Grand Débat pour valider sa politique économique et ne compte pas dévier d’un iota.
Les conclusions du Grand Débat National ont été inévitablement biaisées par l’omniprésence du Président de la République. Les cinq garants de la consultation ont d’ailleurs exposé leurs réserves, pour ne pas dire leur exaspération, quant à la méthode utilisée évoquant des interférences et l’influence de l’exécutif tout au long des débats.
Comme l’ensemble des Français, j’attends avec impatience de découvrir les propositions de sortie de crise d’Emmanuel Macron. Comment compte-t-il répondre à la demande de proximité des citoyens quand ceux-ci voient les fermetures d’hôpitaux, de bureaux de poste, de salle de classe s’enchaîner les unes après les autres sous l’effet des logiques budgétaires ? Va-t-il entendre les revendications de justice fiscale en rétablissant l’ISF ? Comment veut-il renouer les fils de la solidarité quand son ministre de l’Intérieur reprend à son compte l’argumentaire de l’extrême-droite ?