Les images ont fait le tour du monde. Effroyables. Depuis plus de deux mois maintenant, l’Amazonie est ravagée par les flammes. Ce sont bien plus que de simples incendies de forêt, nous sommes aujourd’hui face à un désastre écologique majeur aux conséquences tragiques pour la planète et les humains. Le bilan est vertigineux, plus de 550 000 hectares sont partis en fumée tandis que les autorités recensaient près de 80 000 feux de forêt depuis le début de l’année au Brésil, et continue malheureusement de s’accroître.
La cause de cette catastrophe est connue : la déforestation. Concrètement, les feux en Amazonie sont principalement provoqués par les défrichements par brûlis. Cette pratique qui consiste à incendier volontairement des parcelles est utilisée afin de transformer des aires forestières en zone de culture et d’élevage ou pour nettoyer des zones déjà déboisées. Il ne fait guère de doutes que cette situation a été encouragée par la politique climatosceptique du président Jair Bolsonaro et de son gouvernement.
Toutefois, désigner un responsable ne résoudra rien si nous ne nous dotons pas d’outils pour les punir et lutter contre un système qui a basculé dans l’irrationnel. En mai dernier, j’avais déposé une proposition de loi au nom du groupe socialiste au Sénat afin de faire reconnaître le crime d’écocide dans le droit pénal. L’objectif était simple : mettre fin au règne de l’impunité et sanctionner sévèrement ceux qui portent atteinte intentionnellement de manière grave et durable à l’environnement.
La droite et le Gouvernement s’étaient opposés à ce texte estimant que l’arsenal juridique en vigueur était suffisant. Je me réjouis donc qu’Emmanuel Macron ait qualifié la situation en Amazonie « d’écocide » mais m’interroge sur la sincérité de sa déclaration. Le drame amazonien peut constituer un déclic pour certains responsables politiques et ainsi nous permettre d’entrer en guerre contre la crise écologique. La France peut et doit prendre le leadership international en matière de protection de l’environnement dont la reconnaissance de l’écocide serait la première étape.