Le Gouvernement d’Edouard Philippe a décidé de supprimer des emplois aidés dans le courant de l’été. Depuis la rentrée, de nombreux maires et présidents d’associations me font remonter les difficultés concrètes que cela pose dans l’exécution de leurs missions. De nombreux salariés ne comprennent pas que leur emploi soit ainsi remis en cause. J’ai déposé une question écrite à ce sujet. La mobilisation sur cette cause semble prendre de l’ampleur. Cela suffira t il à faire changer d’avis le Gouvernement ?
Question écrite déposée le 5 septembre :
M. Jérôme Durain attire l’attention de Mme la ministre du travail sur le traitement réservé aux contrats aidés. Ces contrats destinés aux personnes rencontrant des difficultés à trouver un emploi, offrent la possibilité pour celles-ci de sortir de la précarité et de se former professionnellement pour se réinsérer plus facilement sur le marché du travail. Ce dispositif, qui a ainsi permis à 3 108 jeunes actifs de s’insérer dans la vie active en Saône-et-Loire entre 2012 et 2017, permet à des associations et des collectivités du département de répondre à une demande éducative et sociale forte dans les domaines sportif, culturel, socio-éducatif et de l’aide à la personne. Ces constats locaux sont d’ailleurs confirmés en grande partie par une étude de la DARES de mars 2017 qui conclut que « l’utilisation des contrats aidés, notamment dans le secteur non marchand, peut soutenir l’emploi à court terme. Accroître le nombre de contrats aidés en période de ralentissement économique a des effets favorables sur l’emploi et le chômage. Dans le secteur marchand, un ciblage étroit des bénéficiaires peut permettre de réduire les effets d’aubaine et d’agir sur la file d’attente face au chômage ». En Saône-et-Loire, certains des organismes ou associations qui avaient recours aux contrats aidés seront contraints de cesser une activité de manière soudaine et pénaliseront ainsi les populations les plus précaires. Partout en France, des inquiétudes similaires pointent, par exemple en ce qui concerne les conséquences sur la rentrée scolaire. L’arrêt brutal des contrats aidés n’est ni efficace, ni acceptable d’un point de vue économique et social. Il souhaite donc connaître les solutions proposées par le Gouvernement pour pallier les méfaits de cette réforme au calendrier hasardeux et précipité.