Mercredi 20 mars, j’ai eu le plaisir d’accueillir mon collègue sénateur des Landes, Eric Kerrouche, au Creusot pour échanger avec les élus de Saône-et-Loire sur le rôle des maires, leurs difficultés rencontrées au quotidien et les solutions pour y remédier.

Les préoccupations de ces élus de terrain sont d’autant plus à prendre en considération qu’ils sont au contact direct des citoyens, leurs premiers et principaux interlocuteurs. Comme le rappelait Eric Kerrouche, « 60% des maires de communes de moins de 1000 habitants ne souhaitent pas se représenter lors des prochaines élections municipales ». Si cette estimation peut surprendre par son ampleur autant qu’elle peut inquiéter, elle provient d’un sentiment diffus d’abandon.

Un abandon de l’Etat qui, d’un côté, demande chaque année des efforts financiers supplémentaires aux communes sans réduire la complexité administrative de l’autre. La technicisation constitue un véritable obstacle pour les maires constamment obligés de s’adapter à de nouvelles normes.

Parallèlement, les maires souffrent d’un manque d’ingénierie qui se répercute directement sur la conduite des projets municipaux. Tandis que les plus grandes collectivités concentrent l’essentielle de l’expertise, les plus petites sont démunies de ressources techniques.

Enfin, l’intercommunalité est un sujet qui revient régulièrement chez les élus. Noyées dans de grands ensembles, certaines communes se sentent dépossédées de leur pouvoir ce qui alimente la lassitude des maires.

Il faut impérativement entendre ces paroles de maires. Au sacrifice de leur vie familiale, personnelle voire professionnelle, ils ont choisi de s’engager dans la vie publique pour servir l’intérêt général. Leur travail est souvent invisible mais tellement précieux pour notre société. En ce sens, les élus locaux sont bien des « fantassins de la République ».